Journée Internationale de la Paix
Dans notre enquête sur Internet cette année, nous avons trouvé des actions pour la Journée internationale de la paix dans 628 communautés situées à travers le monde. Ce total est similaire à ce que nous avons trouvé l’année dernière, le plus grand nombre d’actions ayant lieu en Europe.
En Europe occidentale, nous avons trouvé des références à des actions dans 191 communautés. Le plus grand nombre a été enregistré en Belgique où 114 villes et communes ont participé à une campagne pour hisser le drapeau de la paix sur les bâtiments officiels, appelant à une Belgique sans armes nucléaires dans un monde sans armes nucléaires. En France, le Collectif du 21 septembre a coordonné et décrit des actions dans 46 collectivités, dont des marches et des manifestations, souvent liées à la lutte pour préserver la planète du réchauffement climatique. Le Collectif est composé de 35 organismes français, dirigés par le Mouvement de la Paix.
Mikis Theodorakis, décédé le 2 septembre, a été honoré à Athènes par des danseurs célébrant la Journée de la paix, sur citation suivante dont il est l’auteur : “Nous sommes un fleuve vaste et profond qui s’approfondit, qui s’élargit et s’enrichit constamment, en se dirigeant vers cette mer immense et sans fin, qu’est la coopération mondiale dans un monde de paix.”
Dans les anciens pays soviétiques d’Europe de l’Est, en particulier la Russie et l’Ukraine, nous avons trouvé des actions dans 157 communautés, la plupart impliquant les enfants dans les écoles. Suivant la tradition de ces dernières années, les enfants ont fabriqué des colombes en papier et écrit leurs vœux de paix, les attachant parfois à des ballons s’envolant dans le ciel et voyager au dessus de la terre. Cette année, de nombreuses écoles ont préparé des vidéos de leurs actions et de leurs souhaits.
Comme ce fut le cas l’année dernière, de nombreuses activités ont eu lieu dans des communautés des deux côtés du conflit armé en Ukraine. L’une des célébrations, à Yasinovataya, a été faite malgré une attaque d’artillerie. École après école, la guerre a été mentionnée, par exemple à Markivka, où il a été dit que “Dans les conditions de la guerre dans l’est de l’Ukraine, cette fête a acquis une signification particulière, à la fois sublime et tragique.”
En Amérique du Nord, nous avons trouvé des actions dans 159 communautés, dont 122 ont été coordonnées et répertoriées sur le site Web de la Campagne pour la non-violence, qui “mobilisent à travers le pays et dans le monde pour une culture de paix, d’égalité économique, de justice raciale et de guérison environnementale.” 48 des 50 États des États-Unis étaient représentés, ainsi que les provinces canadiennes du Manitoba, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et du Québec.
Comme d’habitude, la célébration la plus intense a eu lieu à Philadelphie (Peace Day Philly) avec 15 événements, dont quatre événements avec des dépliants colorés pour lesquels des liens sont fournis.
Les guerres en cours et les récents accords de paix ont été abordés par les célébrations de la journée dans le reste du monde.
En Afrique, nous avons trouvé des célébrations dans 36 communautés de 19 pays, dont beaucoup sont déchirées par de violents conflits. En République Démocratique du Congo, le Parlement des Jeunes de la région de Beni a déclaré : “Nous lançons un vibrant appel à tous les jeunes de la province du Nord Kivu pour qu’ils se désolidarisent des groupes armés afin de rendre possible le retour à la paix et à la sécurité dans notre région.” Au Cameroun, des milliers de personnes qui ont défilé dans plusieurs villes et villages ont déclaré qu’elles en avaient assez d’enterrer des civils pris dans les combats. Elles ont appelé à un cessez-le-feu entre les militaires et les séparatistes. À Abuja, au Nigéria, l’Institut pour la paix et la résolution des conflits a appelé tous les Nigérians à travailler assidûment pour ramener la paix dans le pays. Et l’Union africaine a réitéré son appel à “Faire taire les armes.”
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord , nous avons trouvé des actions dans 18 communautés dans 12 pays. À Taïz, au Yémen, l’Association des mères a parlé de la souffrance des mères et des familles des personnes enlevées, arrêtées arbitrairement et disparues de force en attendant des résolutions de paix menant à la liberté de leurs fils et filles. Le Réseau œcuménique sur le Soudan du Sud a appelé les dirigeants du Soudan du Sud, à la fois au gouvernement et dans l’opposition, les forces de sécurité et les citoyens à prendre enfin leurs responsabilités et à résoudre les conflits tant nationaux que locaux par des moyens non violents. À Jérusalem, quelque 1 000 mères juives et arabes se sont réunies pour les événements organisés par Women Wage Peace, notamment la création d’une chaîne humaine et un rassemblement. Ils exigent que le gouvernement fasse tout son possible pour résoudre le conflit par un accord politique. Et la Ligue arabe a appelé toutes les nations et tous les peuples, en particulier les pays arabes connaissant des conflits armés, à cesser le feu immédiatement, à respecter la cessation des hostilités et à recourir à une solution politique, car c’est le seul moyen de régler les conflits et les différends.
En Amérique latine, nous avons trouvé des actions dans 29 communautés et 11 pays. Les célébrations en Colombie étaient liées à la commémoration de la cinquième année depuis la signature de l’accord de paix. À Bogota, l’Unité d’aide aux victimes réitère son engagement envers les personnes les plus touchées par la violence, œuvrant à la mise en œuvre de toutes les actions qui sont l’axe central de l’Accord final avec les FARC. À Medellin, le bureau du maire a noté que la ville est en train de devenir un épicentre pour la mise en œuvre des accords de paix, surtout en mettant au centre les victimes et leur droit d’accéder à la justice, à la vérité et aux garanties de non-répétition. Et à Nariño, le Troisième Sommet mondial a annoncé que San Bernardo et Tablon de Gómez sont désormais exempts de mines antipersonnel.
En Asie et dans le Pacifique , nous avons trouvé des actions dans 42 communautés dans 13 pays. Le sort des réfugiés rohingyas a été abordé par le Center for Peace Studies à Dhaka et par le NRS Relief dans les camps de réfugiés. Le sort du peuple du Cachemire a été abordé par la Conférence parlementaire de paix du Cachemire. Et le Bureau du Conseiller présidentiel sur le processus de paix aux Philippines a appelé au renforcement du soutien institutionnel et populaire à cet effort.
Comme mentionné ci-dessus, les femmes jouent un rôle de premier plan dans les efforts de paix au Yémen et à Jérusalem. De même, en Ukraine, les « femmes pour la paix » ont manifesté et exigé le respect des promesses du gouvernement et du Conseil suprême d’établir la paix dans le pays. “Nous espérons vivement qu’une fois de plus les revendications de nos femmes, que nous avons formulées dans notre appel, seront entendues et que des mesures seront prises.” Et en Casamance, au Sénégal, c’est la Plateforme des Femmes pour la Paix qui est la plus active.
Résumant les sentiments des participants à la Journée de la paix et répétant une phrase de la jeune militante Greta Thunberg, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré : « Nous avons besoin de la paix pour nous relever de la pandémie et reconstruire les systèmes et les vies qui ont volé en éclats. Nous avons besoin de la paix pour rétablir l’équilibre et réduire les inégalités. Nous avons besoin de la paix pour renouveler la confiance des uns envers les autres – et la foi dans les faits et la science. Et nous devons faire la paix avec la nature – pour guérir notre planète, bâtir une économie verte et atteindre nos objectifs de zéro émission nette. La paix n’est pas un rêve naïf. C’est une lueur dans l’obscurité, qui nous guide sur l’unique chemin qui nous conduira à un avenir meilleur pour l’humanité. Avançons sur la voie de la paix comme si nos vies en dépendaient. Parce qu’elles en dépendent bel et bien. . ”