Bulletin du CPNN (Culture of Peace News Network) du 1er juillet 2016

LA PAIX EN COLOMBIE

Le gouvernement de Colombie et la guérilla des FARC se sont accordés sur un cessez-le-feu et sur un plan pour la démobilisation. Le cessez-le-feu bilatéral et la remise des armes commenceront avec la signature de l’accord de paix final prévu en Juillet et qui devra aboutir au terme de 180 jours. Un groupe de suivi composé des délégués de l’ONU sera créé conjointement par les FARC et par le gouvernement colombien afin de vérifier la récupération des armes à feu. Il a également été annoncé la création de zones et de camps pour la guérilla avec l’engagement des autorités pour lutter contre les groupes paramilitaires, au moyen d’une unité spéciale de la police colombienne démobilisée.

Comme le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon l’a déclaré, « Aujourd’hui, le processus de paix colombien valide la persévérance de tous ceux dans le monde qui travaillent pour mettre fin à un conflit violent pas par la destruction de l’adversaire, mais par la recherche patiente du compromis. »

Selon les analystes, « ce qui reste maintenant sont des détails. Certains d’entre eux seront épineux, et peuvent nécessiter des semaines voire quelques mois à être démêlés. Mais les parties les plus difficiles du processus de paix appartiennent au passé. »

Déjà, les premiers observateurs des Nations Unies sont arrivés pour aider le processus de démobilisation.

Les Colombiens célèbrent, mais ont encore une certaine crainte, comme le décrit Amada Benavides, Fundación Escuelas de Paz : « Aujourd’hui à 12h39, lorsque le président Santos et le chef des FARC ont signé l’accord, chacun d’entre nous, nos partenaires et moi-même, ne pouvions que pleurer ! Après 60 ans de guerre, nous avions du mal à réaliser ce qui arrivait ! Cette nuit, nous avons eu un atelier sur les femmes, la diversité et la paix. Notre sentiment a hésité entre l’espoir , la peur et l’anxiété pour les possibilités de l’accord.  Nous avons peur pour de nombreuses populations qui ne sont pas encore convaincues des avantages de la paix… et nous sommes anxieuses en voyant l’ampleur du travail en cours pour la consolidation de la paix.  Aujourd’hui nous avons besoin de plus de soutien. que jamais. »

Le mois dernier, le gouvernement et les FARC ont signé un accord pour garantir que leurs accords de paix devront obligatoirement être respectés par les futurs gouvernements de la Colombie. Ceci est important car il existe déjà un mouvement d’opposition dirigé par un ex-président colombien qui dit vouloir renverser les accords.

Comme nous l’avons souvent dit, la paix est trop importante pour être laissée seule dans les mains du gouvernement national. Ce qui est important c’est qu’à tous les niveaux des gens s’en soient saisie !

Un rôle clé est joué par les enseignants et le mouvement pour l’éducation à la paix, comme dans une récente réunion à Bogota :…. « Les participants, des enseignants, des universitaires et des formateurs, ont partagé leurs expériences et leurs réflexions quotidiennes.   Ensemble, ils ont réaffirmé qu’il n’y aura pas de la paix sans une éducation à la paix, transformant la culture. Cela nécessite l’application d’une nouvelle pédagogie. »

Les artistes et les acteurs culturels ont un rôle important à jouer, comme le décrit le directeur d’un théâtre à Medellin : « Nous devons désarmer nos mots parce qu’ils sont encore chargés de violence. Cela va prendre beaucoup de pédagogie et ici la culture peut aider beaucoup. Nous avons besoin de guérir, de chercher la vérité, d’avoir une sorte de réparation. »

Les femmes colombiennes, sous la bannière d’Un million de femmes pour la paix, exigent un plus grand rôle dans le processus de paix, en disant que « la paix en Colombie est impossible sans nous ». Leur bloc nouvellement formé a pour but de créer un mouvement communautaire afin de fournir un soutien populaire pour le processus de paix. Le mouvement rassemble des agricultrices, des artistes, des journalistes, des jeunes et des représentantes politiques des communautés autochtones et afro-colombiennes.

Il est particulièrement important d’établir la paix au niveau du gouvernement local. Par exemple, la ville de Cali, en Colombie, a mis en place un « plan pour la paix et la coexistence pacifique« . Il s’agit d’un guide préparé par le Conseil consultatif de la paix, en consultation avec les différents acteurs sociaux tels que le Haut Conseil de paix et les droits de l’Homme du gouvernement du Valle, l’archidiocèse, les universités ainsi que le personnel du bureau du maire de Cali et des organismes tels que le Conseil consultatif post-conflit.

Comme l’a dit Raul Castro, qui était le médiateur pour les accords, « La réalisation de la paix en Colombie représente un espoir pour des millions de personnes sur la planète, dont la préoccupation principale demeure la survie humaine dans un monde secoué par la violence et par les guerres.  La paix n’est pas une utopie. Il est un droit légitime de tout être humain et de tous les peuples. Il est une condition fondamentale pour la jouissance de tous les droits de l’Homme, en particulier le droit suprême à la vie. »

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